Année après années, la gestion immobilière fait face à des bouleversements. Cela s’explique par des manquements constatés de part et d’autres auprès des différents acteurs du domaine. Ces bouleversements légaux et réglementaires visent à apporter plus de clarté là où besoin se fait ressentir.
Importance du recours aux professionnels dans la gestion immobilière
Un constat clair est dressé et est plutôt alarmant quant au recours aux professionnels de la location ou de la gestion locative. Les résultats sont en deçà des attentes et cela empiète sur les activités immobilières des professionnels. En effet, à peine la moitié des investisseurs délèguent la gestion locative aux professionnels et ce n’est que le tiers des investisseurs qui confient aux professionnels la mission de la gestion de leurs biens immobiliers. Ce faible taux de pénétration aux professionnels s’explique par certains éléments rationnels, mais il n’en demeure pas moins que cela reste étonnant.
L’un des éléments qui pourrait justifier le non recours aux professionnels de l’immobilier se situe dans les frais d’honoraires trop élevés selon les propos des bailleurs réticents à aller vers ces derniers. Un administrateur de biens prélève des honoraires évalués à près de 8 % toutes taxes comprises du montant de loyers encaissés, et il se fait souvent accompagné par un cabinet d’expert-comptable spécialiste administrateur de biens OEC pour bien gérer son activité et les biens immobiliers dont il s’occupe. Et pour les bailleurs, c’est une manne dont ils ne souhaitent pas se débarrasser aussi facilement. Ce qui est étonnant, c’est que l’immobilier constitue l’actif le plus important d’un patrimoine et sa gestion devrait se faire avec une approche plus professionnelle comme une grande majorité d’investisseurs le font pour la gestion de leurs obligations ou actions.
Objections relatives au faible recours aux professionnels et tentatives de solutions face aux relations tendues entre acteurs
Outre le fait que les professionnels sont payés, leur obligation de résultat les pousserait à augmenter leurs honoraires (coût des assurances, prestations,…) afin d’être rentables. Pourtant, les tarifs des assureurs sont bas lorsqu’on considère le faible taux de couverture des impayés des biens locatifs et l’absolue garantie du parc en gestion. Il faut tenir compte de la compensation entre les solvables locataires des quartiers situés dans des villes riches et les locataires qui sont socialement fragiles. Cet équilibre pousserait les investisseurs à aller vers les professionnels, qui auront un meilleur portefeuille. Avec l’effet d’économie d’échelle, les tarifs des honoraires baisseront et il y aura un regain de confiance entre les deux acteurs.
Une autre chose négligée par les administrateurs de biens et de location classique est l’entrée en force sur le marché immobilier des starts up digitales. Ces dernières sont moins couteuses et renverseraient la tendance réclamée par les professionnels. Aussi, la lenteur de la justice à appliquer des décisions d’expulsion des locataires insolvables n’encourage pas les bailleurs à neutraliser le risque d’impayés en se confiant aux professionnels.
Il s’avère donc urgent de faire un bilan exact des divergences, de procéder à une moralisation de la caution et d’effectuer des consultations nationales entre tous les acteurs concernés afin d’apporter plus de clarté dans la gestion immobilière et en conséquence, dans l’économie nationale.