La Serie A, nom donné au championnat de football italien, souhaite une augmentation drastique de ses revenus publicitaires à l’horizon 2024-2025. Afin d’y parvenir, celle-ci envisagerait sérieusement d’abandonner les droits de diffusion exclusifs. Selon le journal La Repubblica, la Serie A pourrait probablement s’inspirer de ce qui se fait actuellement en Serie B, la seconde division italienne de football.
La Serie A pourrait bientôt abandonner les droits de diffusion exclusifs
Tandis que le championnat de football italien s’apprête à conclure de nouveaux accords de droits de diffusion pour le compte de la saison 2024-2025, et au-delà, plusieurs options assez inédites seraient en train d’être étudiées afin de permettre une augmentation de ses revenus médiatiques.
Rappelons que l’accord actuel qui lie la Serie A avec le service de streaming sportif DAZN — sorte de Netflix du sport —, porte sur des revenus s’élevant à 2,5 milliards d’euros. Ce dernier s’appliquera d’ailleurs jusqu’en 2024. En outre, le diffuseur de programmes télévisés payants Sky Italia travaille également avec la Serie A. L’accord, conclu pour une durée de trois ans, permet au championnat de football italien de toucher 262,5 millions d’euros.
Reste que ces sommes sont bien faibles lorsqu’on les compare aux revenus télévisés de la Premier League, dont les droits de diffusion rapportent à eux seuls quelque 5,9 milliards d’euros pour des durées équivalentes !
La Serie A veut combler son retard sur la Premier League et la Liga
Une comparaison plus poussée entre la Serie A et le championnat de football britannique permet de mesurer l’écart flagrant qui existe actuellement entre ces derniers en termes de revenus télévisés. Ainsi, les contrats de droits télévisés de la Serie A à l’étranger, lesquels couvrent le cycle 2021-2024, s’élèvent à approximativement 670 millions d’euros, contre 6,20 milliards d’euros pour la Premier League (cycle 2022-2025) !
Luigi De Siervo, directeur général du championnat qui devrait probablement être remporté par Naples cette saison, a laissé entendre qu’il souhaitait que les revenus de diffusion de la Serie A à l’international atteignent au moins 1 milliard d’euros pour le compte de la période allant de 2024 à 2027, et environ 1,9 milliard d’euros les trois années suivantes. C’est également à l’échelle nationale que des retombées économiques plus importantes sont attendues. À terme, Luigi De Siervo espère que la Serie A rapportera respectivement 3,2 et 3,4 milliards d’euros pour les périodes 2024-2027 et 2027-2030.
Les nouvelles règles de l’AgCom, l’autorité de régulation et de concurrence du secteur italien des télécommunications, sont en tout cas en faveur de la Serie A. Celles-ci précisent les modalités de diffusion et de retransmission des matchs, en plus de garantir la pluralité des offres dans le respect d’un certain prix médian.
Par ailleurs, selon plusieurs propriétaires de club tels que Gerry Cardinale, patron de l’AC Milan, la Serie A a toutes les raisons de vouloir accroître ses revenus télévisés : « En termes de qualité du football, la Serie A est au même niveau que la Liga. De plus, il n’est pas normal que la différence de revenus des droits médiatiques entre notre championnat et celui britannique soit aussi importante », a déclaré l’intéressé.